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Que faire face à un défaut de comparution en justice ? Conséquences et solutions

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Ne pas se présenter à une audience judiciaire entraîne des conséquences juridiques considérables. Cette absence, appelée « défaut de comparution », modifie profondément le déroulement du procès. Elle peut toucher le demandeur comme le défendeur, avec des effets différents selon les cas. Comprendre ces mécanismes permet d’agir efficacement dans ces situations délicates.

Le défaut de comparution du demandeur

Le demandeur initie la procédure. Son absence à l’audience créée pourtant une situation paradoxale. L’article 468 du code de procédure civile prévoit trois issues possibles.

Le défendeur peut demander un jugement sur le fond. Ce jugement sera alors « dit contradictoire », même en l’absence du demandeur. Le juge examine la demande initiale et statue selon les éléments disponibles. Cette option avantage le défendeur qui souhaite clore l’affaire définitivement.

Le juge peut aussi déclarer la citation caduque, d’office ou à la demande du défendeur. Cette sanction anéantit l’acte introductif d’instance. Le demandeur perd le bénéfice de l’interruption du délai de prescription. Cette décision peut être rapportée si le demandeur justifie d’un motif légitime dans les 15 jours.

Enfin, le juge conserve la faculté de renvoyer l’affaire à une date ultérieure. Ce renvoi devient obligatoire si le demandeur justifie d’un motif légitime d’absence avant l’audience.

La procédure d’injonction de payer illustre bien ces mécanismes. Lors de l’instance en opposition, le créancier reste demandeur. Son absence peut entraîner la caducité de la procédure initiale.

Le défaut de comparution du défendeur

L’absence du défendeur ne bloque pas la procédure. L’article 472 du code de procédure civile impose au juge de statuer sur le fond malgré cette carence. Le jugement ne sera pas automatiquement favorable au demandeur.

Le juge doit vérifier plusieurs éléments. Il contrôle d’abord la régularité de la citation et l’expiration du délai de comparution. Il examine ensuite la recevabilité et le bien-fondé de la demande avec une vigilance particulière. La jurisprudence montre que le juge doit analyser les moyens invoqués et les pièces produites par le demandeur.

Les demandes incidentes contre un défendeur absent suivent des règles strictes. L’article 68 du code de procédure civile exige qu’elles respectent les formes de l’introduction de l’instance. Cette protection évite les surprises pour le défendeur défaillant.

En cas de délivrance de la citation à une adresse erronée, le défendeur dispose de recours spécifiques. La preuve de l’impossibilité de prendre connaissance de l’acte peut justifier l’annulation de la procédure.

Qualification du jugement en cas de défaut du défendeur

La qualification du jugement détermine les voies de recours ouvertes. Elle varie selon différents critères.

Pour un défendeur unique, l’article 473 du code de procédure civile établit des règles claires:

  • Le jugement est rendu par défaut si, cumulativement, la décision est en dernier ressort et la citation n’a pas été délivrée à personne
  • Dans tous les autres cas, le jugement est réputé contradictoire

Pour plusieurs défendeurs cités pour le même objet, l’article 474 du code prévoit:

  • Un jugement unique pour tous les défendeurs
  • Un jugement par défaut si la décision est en dernier ressort et l’un des défendeurs au moins n’a pas été cité à personne
  • Un jugement réputé contradictoire dans les autres cas

Le jugement par défaut ouvre droit à l’opposition. Cette voie de recours permet au défaillant de faire rejuger l’affaire par le même tribunal. Le jugement réputé contradictoire ne peut être contesté que par appel ou pourvoi en cassation.

La citation à personne constitue un critère décisif. Elle prouve que le défendeur a eu connaissance de la procédure. Le législateur considère alors son absence comme un choix délibéré ne méritant pas la protection de l’opposition.

Comment réagir après un défaut de comparution?

Les actions possibles dépendent de votre position dans le procès et de la décision rendue.

Pour le demandeur confronté à une caducité, la demande de rétractation constitue une solution. Elle doit être adressée au greffe dans les 15 jours suivant l’audience. Cette demande doit exposer un motif légitime d’absence et expliquer l’impossibilité de le signaler avant l’audience. Le juge peut alors rapporter sa décision et fixer une nouvelle date d’audience.

Pour le défendeur condamné, l’identification de la qualification exacte du jugement est primordiale. Elle détermine la voie de recours appropriée:

  • Opposition pour un jugement par défaut (délai d’un mois)
  • Appel pour un jugement réputé contradictoire (délai également d’un mois)

La notification du jugement est un acte essentiel qui fait courir ces délais et dont le régime est très encadré.

Une attention particulière s’impose pour les jugements rendus en matière prud’homale. Le principe d’unicité de l’instance y renforce l’impact de la caducité. L’article R. 1454-21 du code du travail prévoit des règles particulières.

Des stratégies préventives existent. La constitution d’avocat reste le moyen le plus sûr d’éviter les risques liés à l’absence. L’avocat représente la partie même en son absence et assure le respect des droits procéduraux.

Le non-respect des délais de recours entraîne la forclusion. Cette sanction rend définitif un jugement contestable. Des mécanismes de relevé de forclusion existent mais leurs conditions d’application restent strictes.

Si vous avez manqué une audience ou reçu un jugement suite à votre absence, n’attendez pas. Les délais pour agir sont courts et stricts. Notre cabinet peut analyser votre situation et déterminer rapidement les actions pertinentes, y compris face aux voies d’exécution.

Sources

  • Code de procédure civile, articles 467 à 479
  • Code de procédure civile, article 68 (demandes incidentes)
  • Code du travail, article R. 1454-21 (procédure prud’homale)
  • Cour de cassation, 2e chambre civile, 10 mars 2011, n° 10-30.577 (injonction de payer)
  • Cour de cassation, 2e chambre civile, 8 février 2024, n° 21-25.928 (défaut de comparution du demandeur)

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