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L’assurance maritime expliquée : garanties, contrat et sinistres

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Le ballet incessant des navires sur les océans est le moteur invisible de notre économie mondialisée. Mais cette formidable machine logistique est exposée aux caprices de la mer et à une multitude de risques. Pour permettre aux acteurs du commerce maritime d’opérer avec un minimum de sécurité, l’assurance maritime s’est imposée comme un outil indispensable. Pourtant, son fonctionnement, ses règles spécifiques et son langage technique peuvent sembler opaques au premier abord.

Cet article a pour objectif de vous offrir une vue d’ensemble claire et accessible des grands principes de l’assurance maritime. Sans entrer dans tous les détails techniques réservés aux experts, nous allons survoler ensemble ce qui rend cette assurance si particulière, ce qu’elle couvre concrètement, comment fonctionne le contrat qui la régit et ce qu’il se passe lorsqu’un sinistre survient.

Pourquoi l’assurance maritime est-elle différente ?

L’assurance maritime n’est pas une simple déclinaison de l’assurance « terrestre ». Plusieurs caractéristiques lui confèrent une identité propre. D’abord, elle évolue dans un contexte international par nature, reflétant les flux du commerce mondial et subissant l’influence de différentes traditions juridiques, notamment anglo-saxonnes. Ensuite, c’est un domaine de professionnels : armateurs, chargeurs, transporteurs, assureurs et courtiers échangent sur un pied d’égalité technique supposé, ce qui explique un formalisme parfois moins protecteur que pour les assurances destinées aux particuliers. Enfin, son cadre juridique est spécifique, mêlant des dispositions dédiées du Code des assurances français (Titre VII), du droit commercial, du droit des transports, des conventions internationales et des usages professionnels bien ancrés. Elle répond à des risques particuliers, souvent désignés par l’expression « fortunes de mer », qui vont bien au-delà des incidents courants.

Que protège l’assurance maritime ?

Son champ d’action couvre principalement les activités liées à la navigation commerciale et les activités qui en sont le prolongement direct, comme la construction navale ou l’exploitation de plateformes en mer. Attention cependant : elle exclut généralement la navigation de plaisance, qui relève d’un régime d’assurance différent.

L’assurance maritime garantit contre une grande variété de risques : les accidents de navigation (abordage, échouement), les événements naturels (tempête), mais aussi des périls comme l’incendie, le vol, la piraterie ou même les risques de guerre (ces derniers nécessitant souvent une extension de garantie spécifique).

On distingue traditionnellement trois grandes familles d’assurances maritimes :

  1. L’assurance sur corps : elle couvre les dommages subis par le navire lui-même (coque, moteurs, équipements).
  2. L’assurance sur facultés (ou marchandises) : elle garantit les dommages ou la perte de la cargaison transportée.
  3. L’assurance de responsabilité civile : elle couvre les dommages que l’assuré (armateur, transporteur…) pourrait causer à des tiers (autres navires, installations portuaires, environnement…).

Les clés pour comprendre le contrat

Le contrat est le document essentiel qui fixe les règles du jeu entre l’assureur et l’assuré. En assurance maritime, il est marqué par une plus grande liberté contractuelle qu’en assurance terrestre, même si des règles d’ordre public (impératives) existent pour encadrer les pratiques. La compréhension du contrat maritime est donc cruciale pour les parties afin d’éviter des litiges futurs. De plus, cette liberté contractuelle permet également d’adapter les termes du contrat aux spécificités de chaque opération maritime, ce qui peut être bénéfique pour les deux parties. Cependant, il est impératif que les assurés soient bien informés des annotations spécifiques liées à leur couverture pour garantir une protection adéquate.

Dans les faits, les « polices types », documents standardisés proposés par les assureurs, constituent souvent la base des contrats. Il est indispensable d’en comprendre les clauses, car elles définissent précisément l’étendue des garanties et les exclusions.

L’une des obligations fondamentales de l’assuré lors de la conclusion du contrat est de déclarer exactement tous les risques qu’il connaît. Une omission ou une fausse déclaration intentionnelle peut entraîner la nullité du contrat. Même une erreur non intentionnelle peut réduire l’indemnisation future. En cours de contrat, les obligations principales sont de payer la prime convenue et d’apporter des « soins raisonnables » à la conservation des biens assurés.

Et si un problème survient (sinistre) ?

Le sinistre est l’événement dommageable qui déclenche (ou non) la garantie. Lorsqu’il survient, l’assuré doit prévenir l’assureur rapidement, fournir toutes les informations utiles et prendre les mesures possibles pour limiter les dégâts (sauvetage).

L’évaluation des dommages fait souvent intervenir des experts spécialisés, les commissaires d’avaries, dont le rapport est essentiel pour déterminer le montant de l’indemnisation.

L’indemnisation vise à réparer le préjudice subi, sans enrichir l’assuré. Elle peut prendre différentes formes. Outre le remboursement classique des réparations ou de la valeur perdue (avarie particulière), deux mécanismes sont emblématiques de l’assurance maritime :

  • L’avarie commune : Lorsque le capitaine décide volontairement de sacrifier une partie du navire ou de la cargaison (par exemple, jeter des marchandises par-dessus bord) pour sauver le reste de l’expédition d’un péril imminent, le coût de ce sacrifice est réparti entre tous les intérêts sauvés. L’assurance couvre la contribution due par les biens assurés.
  • Le délaissement : Dans des cas de sinistres très graves (perte totale présumée, navire irréparable, disparition…), l’assuré peut « abandonner » la propriété du bien sinistré à l’assureur et recevoir en échange l’intégralité de la somme garantie.

L’assurance maritime, par sa technicité et ses spécificités, nécessite une attention particulière. Bien comprendre son fonctionnement est la première étape pour sécuriser efficacement vos activités liées à la mer.

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Foire aux questions

Quelle est la principale différence entre l’assurance maritime et une assurance classique ?

L’assurance maritime se distingue par son caractère international, son public de professionnels, son cadre juridique spécifique (Code des assurances Titre VII) et la nature particulière des risques couverts (« fortunes de mer »). L’assurance maritime se distingue par son caractère international, son public de professionnels, son cadre juridique spécifique (Code des assurances Titre VII) et la nature particulière des risques couverts (« fortunes de mer »). La gestion des sinistres maritimes nécessite une expertise pointue, compte tenu des enjeux économiques et logistiques en jeu. En effet, les compagnies d’assurance doivent souvent faire face à des situations complexes, allant de la perte de cargaison à des dommages matériels causés par des événements imprévus en mer. Cela implique également une coordination étroite avec les assureurs, les courtiers et les clients pour assurer une indemnisation rapide et juste. Une compréhension des risques maritimes est donc essentielle pour naviguer efficacement dans ce domaine. Cela permet également d’anticiper les problèmes potentiels et de mettre en place des mesures préventives adéquates. En fin de compte, une approche proactive en matière de gestion des sinistres peut significativement réduire les pertes financières et assurer la pérennité des activités commerciales maritimes.

Mon bateau de plaisance est-il couvert par l’assurance maritime ?

Non, en principe, l’assurance de la navigation de plaisance (usage non commercial) relève des règles de l’assurance terrestre, et non des règles spécifiques de l’assurance maritime.

Que signifie l’expression « fortune de mer » ?

C’est une expression traditionnelle désignant les périls et accidents imprévus spécifiquement liés à la navigation en mer, comme le naufrage, l’échouement, l’abordage ou la tempête.

Dois-je informer mon assureur de tous les détails de mon activité maritime ?

Oui, lors de la souscription, vous avez l’obligation de déclarer exactement toutes les circonstances connues qui permettent à l’assureur d’évaluer le risque ; une fausse déclaration peut avoir de lourdes conséquences.

Qu’est-ce qu’une « police type » en assurance maritime ?

C’est un modèle de contrat standardisé, élaboré par les organisations professionnelles d’assureurs, qui sert de base à la plupart des contrats d’assurance maritime souscrits.

Quelle est la différence entre une avarie particulière et une avarie commune ?

L’avarie particulière est un dommage accidentel n’affectant qu’un bien précis (navire ou marchandise), tandis que l’avarie commune résulte d’un sacrifice volontaire décidé par le capitaine dans l’intérêt de toute l’expédition pour la sauver d’un péril.

Qu’est-ce que le « délaissement » en assurance maritime ?

C’est la faculté pour l’assuré, dans certains cas de sinistre très grave (perte totale, irréparabilité…), de transférer la propriété du bien endommagé à l’assureur contre le paiement de la totalité de la somme assurée.

Que sont les P&I Clubs ?

Ce sont des mutuelles d’armateurs, principalement d’origine anglo-saxonne, qui couvrent certains risques de responsabilité civile non pris en charge par les assurances maritimes classiques sur corps ou facultés.

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